Bonjour Luc,
Nos réactions à votre scène 3 sont unanimes, toute la classe a aimé.
Certains pensaient qu’elle apportait des informations autant sur Grâce que sur le monde dans lequel elle vit. Nous trouvons que la scène est plutôt réaliste grâce à la télé. Il y a pas mal d’informations précises et intéressantes. On peut se baser dessus pour faire une suite. Toute le monde a trouvé qu’elle était particulièrement révélatrice (découverte d’une partie de son passé avec Hakim à Berck, petit frère de Grâce...).
Plusieurs élèves ont trouvé que cette scène est comme une porte qui s’ouvre vers de nouveaux horizons et qui donne une grande source d’inspiration.
La classe s’est divisée en plusieurs groupes, s’occupant chacun d’une idée, d’un texte, d’une maquette...
La classe souhaitait que Grâce se soit cachée dans un blockhaus et qu’elle rencontre (la classe était divisée en deux groupes) soit le père d’Hakim, soit un alter ego qui se serait caché également dans le blockhaus.
Pour notre part, nous avons écrit le dialogue entre Grâce et l’alter ego. C’est une fille qui se révèle avoir beaucoup de points communs avec Grâce. Elles ont les mêmes rêves, la même histoire... Nous vous laissons découvrir cette rencontre avec notre texte qui suit :
Dialogue Grâce/Alter Ego :
Grâce est recroquevillée dans le blockhaus. Un fille rentre. Grâce, en entendant du bruit, prend une bouteille qui traînait par terre et la brandit en direction de la fille.
Fille (en s’approchant de Grâce qui est cachée) : HAAAAAAAAAAAAAAA !
Grâce (en menaçant la fille) : Qui es-tu ?
Fille : Je m’appelle Soline... Je ne te veux pas de mal...
Grâce : T’es de la police ?
Soline : Non, enfin voyons ! Je n’ai que seize ans !
Grâce : Qu’est-ce tu fiches ici ?
Soline : Je viens me cacher. Je suis recherchée.
Grâce (en tenant la bouteille moins fermement) : T’as fugué ?
Soline : Je... Oui, j’ai fugué.
Grâce (en lâchant la bouteille par terre) : Tu connaissais déjà cet endroit ?
Soline : Bien sûr, j’y allais souvent, petite. C’était bien à l’époque.
Grâce : C’était ? Ça ne l’ai plus alors, j’imagine. Remarque, on ne fugue pas pour rien.
Soline : Tu as l’air au courant sur le sujet, toi aussi t’as fugué ?
Grâce : Ça fait trois jours. Je cherche ma mère.
(Grâce va s’asseoir dans un coin)
Soline : Ta mère ? Elle n’était pas chez toi ?
Grâce : Non. J’ai vécu dans le mensonge durant des années ! J’ai été adoptée ! Personne ne m’en avait jamais rien dit ! Même mon frère et ma sœur ne le savaient pas !
(Grâce fond en larmes)
Soline (en s’asseyant à ses côtés) : Comme c’est étrange... moi aussi j’ai été adoptée sans le savoir...
Grâce : Vraiment ? Et bien... C’est étrange, on a presque la même histoire.
Soline : C’est vrai... Et comment tu t’appelles toi ? Je veux dire, ton prénom, c’est tes parents adoptifs qui te l’ont donné ou c’est les vrais ?
Grâce : Je suis Grâce, mais je sais pas qui m’a donné mon prénom, sûrement ma mère...
Soline : Ta mère ? Tu sais qui elle est ?
Grâce : Ah, non. Je parlais de ma mère adoptive... Mais, après avoir vécu quinze ans en me disant qu’elle était ma vrai mère, j’ai un peu de mal à me dire que ce n’est pas le cas.
Soline : Je comprends. Moi, mon prénom, c’est moi qui l’ai choisi.
Grâce : Tu veux dire que Soline n’est pas le nom que t’ont donné tes vrais ou tes faux parents ?
Soline : C’est ça. Mes parents adoptifs m’avaient appelé Caroline, mais quand j’ai appris que ce nom ne m’avait pas été donné par mes vrais parents, j’ai eu envie de changer. Et puis j’aimais bien Soline, ça sonne bien, non ? Ça doit faire au moins deux semaines que je n’ai pas changé de prénom, alors je pense que je vais garder Soline.
Grâce : Oui, c’est beau... Mais... Pourquoi as-tu fugué ? Tu n’aimais pas tes parents adoptifs, ou tu voulais juste changer d’air ? Découvrir la vérité ? Voyager, faire ta vie ?
Soline : Oh si, bien sûr, je les aimais mais... Il fallait que je parte. Pour découvrir la vérité, et puis voyager. Ça fait depuis un mois que j’ai fugué.
Grâce : UN MOIS ?! C’est drôlement long... Moi, dans un mois, j’aimerai bien avoir avancé dans mes découvertes. Après tout, quand on fugue, il n’y a plus de règles, on ne va pas à l’école, on peut se promener...
Soline (continuant la phrase de Grâce) : … Découvrir, voir le monde, voyager... on peut tout faire par soi-même, on n’est sous la responsabilité de personne ! Mais il y a un problème.
Grâce : Les personnes qui nous recherchent, et l’argent. Comment as-tu pu tenir tout un mois sans argent ?
Soline : J’en avais un peu mais là, je commence à être à court. C’est pour ça que je suis venue ici, je voulais trouver un endroit fixe pour me cacher, et arrêter de dépenser de l’argent...
Grâce (en la coupant) : Mais il va falloir manger !
Soline : Oh, on peut se débrouiller. Tu sais, j’ai seulement 16 ans, mais je peux facilement en paraître 18. Je peux me trouver un travail, me faire des papiers... D’ailleurs regarde (elle sort quelque chose de sa poche) je me suis déjà fait faire une carte d’identité. J’ai dit que je voulais me refaire une carte car j’avais perdu la mienne, et puis après beaucoup d’efforts, de mensonges et d’argent aussi, je l’ai obtenue ! Regarde, la voilà ! (elle montre la carte à Grâce)
Grâce (en la lisant) : Soline Mureil, née le 12 mai 1997 à Berk, 1 mètre 78. Dis donc, tu es vachement grande !
Soline : Oui, c’est pour ça que je fais bien 18 ans.
Grâce : C’est ta vraie date de naissance ?
Soline : Non, je ne sais pas quand ni où je suis vraiment née, mais j’aimais bien Berk, et j’ai mis cette date car c’est le jour où j’ai appris que j’ai été adoptée.
Grâce : Oh moi je l’ai appris, je ne sais plus, il y a une semaine ou peut être deux. Quelque chose comme ça. Je te comprends tellement ! Je... Est-ce que tu peux rester avec moi ? M’apprendre des choses ? Me permettre de survivre ?
Soline : Hahaha, tu sais, je ne suis pas plus douée que toi ! Mais si ça ne te dérange pas, j’aimerais rester ici, avec toi !
Grâce : Bien sûr ! On pourrait rester là, et tu travaillerais la journée, moi je rapiécerais nos vêtements, et puis je pourrais pêcher car j’ai appris l’an dernier, en colo !
Soline : Oui ! Et on serait là, toutes les deux ! Indépendantes, débrouillardes, sans besoin de personne ! On pourrait faire notre vie ! Et quand nous aurons toutes les deux vraiment 18 ans, on pourra arrêter de se cacher, et décider de ne plus voir nos parents adoptifs !
Grâce : Oui ! Ils nous ont menti, alors ils le méritent ! Et on pourrait partir librement à la recherche de nos vrais parents, on pourrait se faire une vraie vie ! Qui ne serait pas basée sur un mensonge !
Soline : J’aimais mes parents adoptifs, mais ils n’ont pas le droit de nous garder avec eux si on ne veut pas...
Grâce : Oui, mais d’après la loi ils ont le droit, c’est nous qui devons obéir...
Soline : C’est bien pour ça que nous avons fugué ! Pour nous rebeller contre cette loi stupide !
Grâce : Tu as raison ! Sur toute la ligne ! Nous avons raison ! Mais... Je culpabilise un peu pour ma famille adoptive... Ils nous aiment... S’ils nous ont adopté, c’est pas pour rien, et nous... On ne veut plus les voir...
Soline : Et moi qui culpabilise depuis un mois... Mais il faut être fortes, il ne faut pas qu’ils nous retrouvent !
Grâce : Surtout pas ! J’ai amené des carnets, regarde, ce sera notre carnet de plan (elle sort un carnet), on va y noter tous les endroits où nous irons !
Soline : Je crois qu’il y a de grandes archives en Île-de-France, nous pourrions aller à Paris, et retrouver la trace de nos parents !
Grâce : Oui ! Et puis après, on pourrait aller visiter le monde !
Soline : L’Allemagne ! C’est pas très loin !
Grâce : Londres aussi ! Et puis plein de pays comme la Russie, l’Italie, l’Espagne, le Canada ! J’ai plein de souvenirs de tous ces pays, je suis allée dans certains, mais d’autres, c’est ma famille qui m’a donné ces souvenirs. J’aimerais voir de moi-même ces pays.
Soline : Et bien, Grâce, nous avons du pain sur la planche !
Pour la consigne précédente, afin de présenter Grâce, nous avions eu l’idée de créer un blog qui n’a pas beaucoup avancé, mais la classe souhaite maintenant y contribuer. Voici le lien du blog :
http://graceluctartar.blog4ever.com/
camille et astrid
Grâce : Devant moi, les blockhaus, qu’est ce que c’est beau dis donc. La plage, ce sable fin, cette eau transparente, le reflet du soleil, rien de plus beau que ça.
C’est qui ce vieux en fauteuil roulant sur le chemin de la plage, que fait-il là ?
Poussez-vous s’il vous plaît. Vous encombrez le passage.
Père d’Hakim : Que veux-tu à parler comme ça toi ? Se retourne vers la personne
Grâcianne, c’est toi ?
Grâce : Euh non moi c’est Grâce. Qui êtes-vous ? Comment me connaissez-vous ?
Père d’Hakim : Ah oui, Grâce c’est bien ça, je suis Hassen. Le père d’Hakim. D’ailleurs as-tu des nouvelles de lui ? Sais-tu comment il va ? Ça fait quelques jours que je n’ai pas eu de nouvelles de lui.
Grâce : Hassen, tiens, je savais que c’était vous. Vous avez changé depuis ce temps,on ne vous reconnaît même plus . Vous aussi vous avez fugué ? Toujours en fauteuil depuis ce temps ? Et pour vous dire, avec Hakim on s’est disputé, et plus de nouvelles depuis.
Hassen : Oui pour toujours.
Grâce : Pourquoi êtes-vous sur cette plage ?
Hassen : Je viens souvent car je regarde les petits enfants qui font du cerfs-volant, je pense à Hakim. Ces moments merveilleux passé avec lui. Où il souriait il était très content…
Et toi pourquoi es-tu là ?
Grâce : Vous savez Hassen, je n’aime pas parler de ça mais avec Hakim nous nous sommes disputés il y a peine 72 heures. Et cela en pleins cours, j’ai claqué la porte et je suis partie sans que personne sache où je partais, ni même moi. Et puis je me suis retrouvée là sur cette plage magnifique avec vous. Mon estomac crie famine. Mes muscles s’affaiblissent.
Hassen : Pourquoi es-tu parti sur un coup de tête ? Imagine que tout le monde partent pour une simple dispute. Tout le monde serait déjà disparus. Montre que tu n’es pas une faible, bas-toi et vas lui parler prend ton courage à deux mains ! Fonce !
J’aime bien votre scène, Camille et Astrid, pour l’ambiance que vous avez su créer, pour la confrontation entre les deux personnages, qui ont tous deux du caractère et le contact est dans un premier temps assez tendu, on se dit que ça pourrait vite tourner à la dispute. Le conflit, c’est fréquent, au théâtre. Et même que c’est la base de l’écriture. Ici, vous avez une situation de conflit, qui évolue au cours de la scène, et ça aussi c’est bien. Grâce et Hassen se reconnaissent, acceptent de se parler et se disent des choses essentielles. Ils se confient. La dernière réplique d’Hassen est très intéressante, il pousse Grâce dans ses retranchements. J’ai l’impression que ça pourrait aller plus loin, que la scène pourrait continuer encore un peu, comme s’il manquait une ou deux répliques, en tout cas la réponse de Grâce...
Merci les 3e4 du Collège du Plan du Loup pour vos retours chaleureux sur la pièce en cours d’écriture. Je suis très touché par votre enthousiasme et je prends beaucoup de plaisir à inventer cette histoire en lien avec toutes les classes. J’apprécie beaucoup vos publications que je trouve riches et inventives. Elles m’inspirent et m’aident à trouver mon chemin dans le dédale de l’écriture.
Je pense que vous n’avez pas tous encore publié votre contribution à cette troisième consigne. Je reste attentif et vous promets comme d’habitude une réponse à chacun des groupes. Je vous encourage aussi à alimenter le blog de votre personnage.
Nous allons bientôt nous voir, après les vacances, je viens vous rendre visite et j’espère que nous passerons ensemble un bon moment. A bientôt, donc.
Votre auteur !
Merci et bravo pour ce très joli dialogue entre Grâce et Soline. Je ne sais pas qui je dois féliciter, vous avez oublié de mentionner vos prénoms. J’aime beaucoup cette scène, qui est bien écrite, bien développée (c’est rare, et ça fait plaisir !)et qui est très juste, très crédible. La relation d’amitié qu’elle décrit est touchante. Cette rencontre entre deux adolescentes fugueuses à la recherche de leurs racines et désireuses de connaître leur histoire est très intéressante. J’aime aussi que les caractères des deux personnages ne soient pas tout à fait les mêmes : Soline est plus dégourdie, plus mûre, plus révoltée peut-être aussi que Grâce, qui elle a moins d’expérience et qui est plus hésitante. J’aime le moment d’hésitation, lorsque toutes les deux elles sont traversées par la culpabilité et le doute. J’aime enfin qu’elles parviennent à se remonter le moral en imaginant les pays qu’elles vont pouvoir découvrir. Il y a une belle énergie dans cette écriture et dans cette scène. L’énergie de deux adolescentes profondément vivantes. L’énergie de la vie. Ca c’est du théâtre ! BRAVO !
Le dialogue entre Grâce et Soline a été écrit par Léonore et Emma dont j’ai effacé les prénoms par inadvertance.
Et toutes mes félicitations, Mesdemoiselles, pour cette très jolie scène.
Bonjour, voici notre texte de la rencontre de Grâce et le nouveau personnage, j’espère que ça vous plaira, Léa et Marjane.
J’aperçois au loin une tache noir, de plus en plus grosse, ma vue se brouille et je suis affamée. Je m’approche, les vagues s’acharnent sur les blockhaus. Cette tache devient nette, un fauteuil roulant se forme, juste devant la mer.
Pourquoi est-il seul ? Comment est-il arrivé là ? Vais-je lui parler ?
Je m’approche doucement de lui, le sable craque sous mes pas. Encore quelques mètres et nous sommes côte à côte. Un long silence s’écoula pendant lequel nous contemplâmes la mer, ses vagues et le paysage sans fin. Après cinq interminables minutes, il se décida à tourner la tête et m’adressa enfin la parole :
« Ton prénom ?
Grâce, répondis-je avec un moment d’hésitation.
Ah, la fameuse ! T’as pas changé, dis moi. Depuis se jour où je t’ai vu, fleurs à la main vêtue d’une robe avec tes longs cheveux et ton sourire innocent, me dit-il avec une voix roque.
C’est donc vous… vous venez souvent ici ?
Chaque fin d’après-midi, depuis cette accident. Je demande à la personne s’occupant de moi de me laisser seul. Je regarde souvent en l’air, à la recherche d’un cerf-volant guidé par un petit garçon, comme avant...c’est pas très malin cette histoire de fugue, me dit-il arrivant enfin au sujet.
Je suis la première à le penser, mais si c’est la seule façon pour qu’ils comprennent que les sentiments existent aussi chez les jeunes, alors je continuerais.
Qui ça, ils ? demanda-t-il intrigué.
Je dois y aller, je vous laisse, j’espère que vous finirez par trouver ce que vous ne cherchez pas.
Attends moi... »
Je vous félicite, Léa et Marjane, vous avez écrit une très jolie scène, qui hésite un peu entre le roman et le théâtre, mais dont l’atmosphère est très belle. Nous écrivons du théâtre, c’est à dire qu’il faut privilégier le dialogue, ce qui n’exclut pas qu’un personnage puisse monologuer ou faire le récit d’un évènement passé par exemple. Dans votre scène, il faudrait juste faire quelques aménagements pour que ça devienne du théâtre à part entière. Le début peut être considéré comme un monologue de Grâce, qui raconte la rencontre qu’elle a vécue. Restez au présent. Evitez les changements de temps. Ensuite, pour le dialogue lui-même, il faut juste enlever les "répondis-je", "me dit-il" etc. Ces précisions correspondent à un dialogue de roman mais pas à un dialogue de théâtre, sauf si cela est à l’intérieur d’un monologue ou d’une longue réplique d’un personnage qui évoque une discussion qu’il a eue avec un autre personnage.
A part ces petites hésitations entre théâtre et roman, votre scène est plutôt bien écrite, un peu mystérieuse, et vos personnages ont une vie intérieure assez riche. J’aime beaucoup le début de la scène avec l’approche du personnage en fauteuil roulant, puis le long silence qu’il y a entre eux. Dans le dialogue qui suit, il manque un peu de précisions sur l’identité du personnage. Si on ne connaît pas la pièce, on ne peut pas savoir qu’il est le père d’Hakim. Peut-être tous les deux pourraient-ils parler d’Hakim ? C’est bizarre qu’ils n’en viennent pas à parler de lui... Une question enfin : comment le père d’Hakim est-il au courant de la fugue de Grâce ? Par Hakim ? Alors raison de plus pour parler de lui dans le dialogue. Cela vous éviterait de terminer la scène un peu brusquement... Bref, jolie scène, mais à retravailler.
Bonjour cher monsieur Luc Tartar.
Voici une description d’une possible cachette de Grâce.
Selon nous elle se trouverait dans un blockhaus.
Le blockhaus de Grâce
Pablo et Foued
Je me retrouve sur la plage, il fait noir, je suis transie de froid, j’ai faim, j’ai soif, je commence à me demander si c’était une bonne idée de fuir ma famille.
Au loin, j’aperçois un blockhaus en ruine, le toit est à moitié effondré, du sable obstrue les ouvertures. De la mousse recouvre tout ce qui ne l’est pas déjà. Je m’y réfugie. Je retrouve les restes calcinés d’un feu. Il reste du bois dans un coin. Il me reste des allumettes que j’avais achetées en prévision de futur nuits difficiles. Je commence à allumer un feu, il prend lentement car le bois est mouillé. Le feu brûle bien maintenant, il me réchauffe et me donne envie de dormir. Je m’assoupis la tête sur mon sac à dos.
Le lendemain matin.
Je me réveille de bonne humeur, le feu m’a tenu chaud toute la nuit. Je sors pour examiner les lieux. La marée arrive à une dizaine de mètres de mon refuge. Ce dernier est un grand parallélépipède de 3 mètres de hauteur sur 10 mètres de long. Des impactes de balles, vestige de la dernière guerre, maculent la face de ce bloc de béton. J’inspecte le contenu de mon sac à dos. Il comporte un couteau de chasse, des allumettes, un sac de couchage et un pull de laine épaisse. Je me taille une lance dans un bois trouvé près des dunes avec mon couteau. Tout le reste de ma journée sera donc consacré à l’entraînement de mes capacités avec ma lance.
Le soir.
La nuit commence à tomber, j’allume un feu. Il me reste que peu d’allumettes. Je m’endors en pensant à ce nouveau problème.
Le lendemain.
Je me lève. J’ai bien dormi. Je sors de mon abri. Il me faut manger. Je traverse la route qui se situe sur le dessus des dunes. Une maison se trouve en face de moi avec un verger rempli de pommes. J’en vole quelques une. Après m’être rassasié je pense à la nécessité de faire du feu sans allumettes. Je vais essayer avec des silex. En milieu d’après-midi j’arrive à des résultats convaincants. Le soir arrivant à grande enjambée, j’exerce mes nouvelles compétences. Je m’endors.
Les jours suivants je m’entraîne dans une routine qui me permet de me réveiller chaque matin et de m’endormir le soir.
Merci Pablo et Foued pour ce récit détaillé et concret de l’arrivée et des premiers jours (et des premières nuits...) de Grâce dans son blockhaus. Votre récit est bien écrit et privilégie les descriptions : le blockhaus, les environs, le contenu du sac... Il y a pas mal de détails et c’est très intéressant. Grâce qui se construit une lance, apprend à faire du feu, est une véritable petite soeur de Robinson Crusoé ! J’aime aussi que vous abordiez son ressenti, son état intérieur. Vous le faites au début mais cela manque par la suite. Si le jour est occupé par les activités "du quotidien" (manger...) on peut supposer qu’avec la nuit viennent les questions, le sentiment de solitude, de peur... Et si vous terminiez chaque journée par une série de questions ? ("Qu’est-ce que je fais là ? Est-ce que mes proches pensent à moi ? Et si je rentrais ?...)
Pensez-y, les garçons, et si ça vous dit, complétez votre récit...