Pour la rencontre finale, nous avons choisi de « jouer » la scène 3 que nous aimons beaucoup.
Pour la lecture de vos deux dernières scènes, nous avons fait le choix sur la suggestion de Leonore de lire les didascalies, à part celles indiquant le nom des personnages. Nous remarquons que tous les personnages sont sur scène. Il nous semble qu’il y a une voix, un esprit pour Dernier combat.
Les monologues ont été lus très rapidement par Lessa et Marjane. Il nous semble que le texte nous impose un rythme.
Tv12 lue par Bastien nous a fait rire. La caricature est très réussie et nous avons reconnu sans peine certaines chaînes parodiées. Cela nous paraît le seul élément de la pièce réel avec la fuite du cours au début.
D’abord, nous nous sommes dits : « Ça ne veut rien dire, je n’ai rien compris ! » Nous étions un peu énervés et déçus par la fin.
Puis nous avons pensé que la pièce racontait une histoire d’amour de jeunes, histoire qui renaît à la fin. Hakim pense avoir poussée Grâce au suicide. Il s’agit d’un chagrin d’amour
Tout ce qui était avant les scènes 5 et 6, c’était l’imagination de Grâce et quelle imagination ! Elle aurait donc passé 3 jours cachée à imaginer des choses mais 3 jours dans un placard à balai, cela nous paraît peu réaliste. Ou alors elle est morte. Il y aurait une scène vraie : celle du début et ensuite, c’est son imagination.
Mais, elle n’est pas vraiment morte car il y a « j’ai cru » !
A quel moment alors la pièce devient-elle réelle ?
Enfin Pablo a été sensible à la personnification des cerfs volants représentant Hakim et son père. Il analyse cela comme une réflexion sur l’émancipation face au père.
Nous sommes perdus… comme Grâce et nous vous reposons la question posée lors de votre visite à notre classe :
Où trouvez vous tout ça ? Et surtout, surtout, avec cette fin, qu’est devenu le bébé ?
Bonjour chers élèves de 3ème4 du collège du Plan du Loup et merci pour ces nombreuses questions ! Vous n’êtes pas si perdus que ça ! Vos réflexions sont souvent très justes et vos questions sont tout à fait normales. Une oeuvre se doit de questionner, de bousculer un peu les spectateurs (ou lecteurs). Ce qui est réel dans cette histoire, c’est le lien, fort, entre Hakim et Grâce et toute l’histoire qui se passe au collège et qui est rapportée par les adolescents (Hakim qui refuse de sortir du cours). Ensuite, oui, Grâce se réfugie dans le local à ménage et s’y cache au point que personne ne la retrouve. Ce n’est pas réaliste dites-vous mais on a des tas d’exemples de choses qui se passent dans la réalité et qui sont surprenantes, incroyables. Elle imagine ce qui se passe dans sa fugue. La rencontre avec la routière, le dialogue entre Hakim et le professeur... et peut-être même le fait qu’elle est enceinte. Ce qui moi m’intéresse, c’est la douleur de cette jeune fille, qui la fait inventer toute cette histoire, c’est sa seule façon de se défendre devant ce qu’ont inventé Hakim et Pablo pour tester son amour (ça c’est réel aussi, on le dit au début de la dernière scène). Elle se sent bafouée, humiliée... Ce qui m’intéresse aussi, c’est que finalement Hakim et elle se retrouvent. L’histoire se termine bien !
Je suis ravi que vous jouiez la scène 3 et j’ai hâte de vous entendre et de vous voir dans cette scène.
Et puis, nous aurons le plaisir d’écouter la lecture de la pièce par les comédiens de la Compagnie Ariadne, sous la direction d’Anne Courel. Vivement lundi !
Ah, j’oubliais : où je trouve tout ça ? Je suis comme Grâce, je vis beaucoup dans ma tête...